Jusqu’à son interdiction en 1997, l’amiante a été massivement utilisé dans les matériaux de construction immobilière, mais aussi dans les revêtements routiers.
Intégrées aux enrobés, les fibres d’amiante limitaient leur dilatation, et donc la formation de fissures ou de nids de poule. Routes, trottoirs, ronds-points, parkings… l’amiante peut ainsi être présent dans toute surface bituminée et nécessite donc un diagnostic avant tous travaux de voirie.
Quels sont les travaux concernés ?
L'amiante est à chercher dans les enrobés posés aprés 1995. A cette date les fibres d'amiantes sont remplacé par des fibre naturelles. Les HAP (Hydro-carbure Aromatique Polycyclique) ne sont plus utilisés depuis 1993.
Un diagnostic amiante est obligatoire pour tous travaux sur des enrobés bitumineux antérieurs à 1997 et pouvant entraîner la déstructuration des matériaux ou l’émission de poussières. Trois types de travaux sont concernés :
• Les interventions ponctuelles sur les revêtements routiers : découpes d’enrobés, rebouchages de nid-de-poule, carottages en vue d’un diagnostic…
• Les travaux importants de rabotage de chaussée.
• Les travaux de démolition de chaussée.
En présence d’amiante, et en fonction du type de travaux réalisés, des dispositions particulières, prévues par le
Décret n° 2012‐639 du 4 mai 2012 relatif aux risques d’exposition à l’amiante, doivent être prises par le maître d’ouvrage. Les mesures de sécurité à mettre en œuvre sont plus importantes pour les travaux de grande envergure (rabotage et démolition), qui peuvent mettre en péril non seulement la santé des travailleurs, mais également celle de la population voisine.
Déroulement du diagnostic amiante dans les enrobés
Le diagnostic amiante dans les enrobés se déroule en deux phases. Dans un premier temps, le diagnostiqueur doit déterminer la présence ou non d’amiante dans les enrobés concernés, en croisant différentes informations : date de construction de la voie, formulation des matériaux utilisés, etc. Cette première phase peut suffire à exclure de façon certaine la présence d’amiante. Les travaux peuvent alors débuter sans aucune disposition particulière.
Si l’absence d’amiante n’est pas avérée, des prélèvements des différentes couches de la chaussée doivent être réalisés. Le nombre de carottages à effectuer varie selon l’homogénéité de la chaussée : deux carottages suffisent pour une chaussée homogène, sinon un prélèvement tous les 200 m minimum est nécessaire.
Des mesures particulières doivent alors être prises avant, pendant et après les carottages : signalisation de la zone de chantier, arrosage régulier de la zone de prélèvement pour éviter la dispersion de fibres d’amiante, emballage de la carotte dans un sachet hermétique prévu à cet effet, gestion des déchets amiantés, etc.
Les prélèvements effectués sont ensuite envoyés pour analyse dans un laboratoire accrédité par le
COFRAC. Si cette analyse révèle la présence d'amiante, le diagnostiqueur établit une cartographie détaillée de la chaussée, accompagnée des dispositions nécessaires à mettre en œuvre pour assurer la protection des intervenants et de la population.
Les obligations du donneur d'ordre
En conséquence, préalablement à l'établissement du cahier des charges définissant les travaux à réaliser, le donneur d'ordre doit caractériser les enrobés concernés afin de s’assurer de l’absence d'amiante et/ou de HAP en teneur élevée dans l'enrobé.
Dans le cas contraire :
-
en cas de présence d'amiante, il prendra les dispositions nécessaires pour que les entreprises consultées répondent aux exigences réglementaires, le cas échéant par l’obtention de la certification, assurent la protection des salariés et de l’environnement et évacuent l'enrobé concerné en installation de stockage de déchets appropriée.
-
en cas de présence de HAP(enrobés à base de goudron) en teneur élevée, le donneur d’ordre restreindra ou exclura la possibilité de réutilisation des matériaux enrobés (actuellement 50mg/kg d'agrégats d'enrobés quelle que soit la réutilisation) ; cette valeur pourrait être relevée pour les réutilisations à froid (recyclage à l'émulsion ou mousse de bitume, utilisation comme grave non traitée‐GNT).
Qui peut réaliser le diagnostic amiante sur les enrobés ?
Pour être valide, le diagnostic amiante sur les enrobés doit obligatoirement être réalisé par un diagnostiqueur certifié par le COFRAC. Cette certification vous assure de passer par un professionnel formé aux risques liés à l’amiante et qualifié pour éviter toute exposition sur le chantier.
Un diagnostiqueur professionnel dispose également de tout l’équipement nécessaire à sa propre protection et à la gestion sécurisée des prélèvements :
• demi-masque FFP3 jetable ;
• combinaison de type 5 jetable ;
• gants et bottes étanches ;
• gilet haute visibilité ;
• sacs étanches et étiquetés suivant les emplacements des prélèvements sur le site.
Rappelons que l’analyse, la manipulation et la gestion des matériaux amiantés comportent un véritable risque pour la santé humaine. Au-delà de l’obligation légale, faire appel à un professionnel est le seul moyen de protéger efficacement les travailleurs, la population alentour, mais aussi l’environnement !
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